En créant ce petit site, j'ai juste eu envie de partager la passion que j'ai toujours eu pour le noir & blanc. Passion transmise par mon oncle Bernard Hanin (Artiste peintre et sculpteur),  et le seul biais que j'ai trouvé pour y parvenir est peut-être celui de la photo...
C'est pourquoi je souhaite partager ces quelques photos prises au fil du temps  d'instants uniques qui ont attirés mon regard
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" Une feuille blanche, un ciel chargė et des hautes herbes se jouant éperdument d'une grande horizontale... Le décor est planté. La bataille commence. Elle peut-être de très courte durée ou terriblement homérique. Un combat s'engage...
Celui du temps. Une partie de cache cache entre ombres et lumières, sous l'œil omniprésent d'une brise venant du large et pas toujours complice. La plume d'oie saigne le papier, ou se tait toute petite, parfois, l'éclaboussure. Les pinceaux estompent et mes yeux se raccrochent à la moindre valeur... Les encres lavis font le reste. J'y suis, j'observe, je vis intensément ces moments; ceux de l'extase. C'est à mon père que je les dois... La découverte des grands espaces où le temps s'arrête et où l'extase commence au milieu des grandes herbes, sous les fûtaies haut marnaises, à la croisée des deux chemins, à la découverte d'un horizon; horizon cadré, lumineux, silencieux, épargné du tumulte citadin. De cet horizon haut marnais à la ligne horizontale réthaise, il n'y a plus trait d'union. Espace lumineux, éphémère. Espace menaçant, torturé, complice et rebelle. Espace d'un matin où tout relief explose sous l'intensité du soleil. Tout est là. Cet équilibre fragile entre ce qui reste à prendre et ce qui a déjà été consumé au fil des minutes... Il faut faire vite, pas de répit, le temps presse et tout bascule encore plus vite. C'et à ce moment précis qu'une belle histoire d'amour se trame entre les blancs et les noirs ? Le blanc a souvent ma préférence, mais le noir me rappelle sans cesse à l'ordre. Le site dans lequel je me trouve devient de plus en plus chaud. Le soleil martelle de secs rayons le marais qui s'éveille.
Les moustiques ont pris possession des lieux. Tout devient blanc, je suis aveuglé, il est dix heures... Je boucle mon carton... "

Ars en Ré, le 28 août 1992. Bernard Hanin.